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sarde, et ne menant nulle part. Aujourd’hui, tout le monde marche comme un homme pressé de rentrer chez lui.

Mercredi 21 décembre. — En allant au rempart, je passe par des campements de mobiles, où, sous des cèdres du Liban ébranchés, et qui n’ont plus, à leur cime, qu’un bouquet de verdure, pareil au bouquet des maçons posé en haut de la cheminée d’une maison neuve, se voient des débris de faïence, des fragments de papier goudronné et des peaux de chats, raidis par la gelée dans leur dépiotage.

Jeudi 22 décembre. — Paris tout entier est une foire, et l’on vend de tout sur tous les trottoirs de Paris. On y vend des légumes, on y vend des manchons, on y vend des paquets de lavande, on y vend de la graisse de cheval.

Le siège prête à l’imagination des filous. Aujourd’hui Magny attendait un officier, qui lui avait commandé un dîner pour douze camarades. Il avait exigé du poisson, de la volaille et des truffes. Toute cette commande n’avait été faite que pour escroquer 5 francs au cocher qui avait mené l’officier chez Magny.

Samedi 24 décembre. — Je trouve, en descendant