Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/242

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

ce monsieur, nous convenions, tous les trois, d’un même accord, de présenter la pièce au visa préventif de la censure, chacun ayant la secrète espérance de rompre l’affaire par le veto désiré.

— On ne saura jamais combien les marchands de la pensée et de l’écriture des autres, sont bêtes.

— Les vieux politiques de ce temps, les vieux orléanistes retournés, comme R… et S… qui n’avaient vu que la cour citoyenne du roi Louis-Philippe et le profil vertueux et rêche de la reine Marie-Amélie, dans l’atmosphère sensuelle de la cour impériale, sous le charme des coquetteries de l’Impératrice, semblent galvanisés d’un dévouement érotique.

— Le bon des douleurs insupportables, est de faire supporter les autres.

6 septembre. — En chemin de fer, ce soir, en revenant, Victor Giraud, le fils du peintre de la Permission de dix heures, nous contait que la *** avait fait avec lui tant de manières, qu’il n’avait pas couché avec elle.

Elle ne lui parlait, tout le temps, que de son corps, de son beau corps, chanté par les poètes, et qui ne pouvait et ne devait se donner comme le corps