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Ici une lacune semblable au texte de Pétrone dans le Satyricon.

Et Balzac disait encore : « Ah ! c’est dommage, l’autre jour, Henri Heine, le fameux Heine, le puissant Heine, le grand Heine est venu. Il a voulu monter, sans se faire annoncer. Moi, vous savez, je ne suis pas au premier venu, mais quand j’ai su que c’était lui, toute ma journée, il l’a eue… Si j’avais su votre adresse, je vous aurais écrit, c’est bien malheureux que je n’aie pas su votre adresse ! »

— Ne dirait-on pas qu’en mangeant une banane, on mange mieux qu’un fruit ? Comme tout, depuis l’attache du fruit jusqu’à l’enveloppe, charme l’œil ! Dieu ne me semble avoir fait à la main, et avec un caprice d’artiste, que les arbres d’Orient. Toute notre pauvre et régulière végétation d’Europe, me paraît fabriquée à la mécanique, dans une prison.

1er octobre. — Il y a toujours je ne sais quoi de bas et de faux dans les enfants, qui ne sont pas les fils de leurs pères. On dirait que le mensonge, dont leur mère a été obligée d’envelopper sa faute, leur est descendu dans l’âme.

2 octobre. — Au passage Mirès, je regarde un éventail en dentelle, qui représente, sur cette toile d’araignée, des colombes becquetant des tulipes : un éventail à la monture de nacre, légère comme la dentelle. Cet éventail m’a révélé tout à coup le procédé