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l’aspect lui était tout bonnement antipathique.

Onoyé Baïkô, un grand acteur des premières années du siècle, reconnaissant le talent tout particulier de Hokousaï pour inventer des revenants, avait l’idée de s’adresser à l’imagination du peintre, pour qu’il lui dessinât un être de l’autre monde, devant servir à la figuration d’une scène dans son théâtre. Et l’acteur invitait le peintre à venir le voir, ce que se gardait bien de faire Hokousaï. Alors l’acteur se décidait à lui faire visite, mais trouvant l’atelier d’une saleté telle, qu’il n’osait s’asseoir à terre, il faisait apporter sa couverture de voyage, sur laquelle il saluait Hokousaï. Mais le peintre froissé, ne se retournait pas, continuait à dessiner, et l’illustre Baïkô, tout à fait mécontent, se retirait. Toutefois il tenait tant à son dessin, qu’il avait, un jour, la faiblesse de faire des excuses à Hokousaï, pour l’obtenir.

Vers la même époque, Hokousaï recevait la visite d’un fournisseur du Shôgoun, qui venait lui demander un dessin. On ne sait ce qui déplut du visiteur à Hokousaï, mais on sait que, dans ce moment, le peintre était à prendre, en plein soleil, des poux sur sa robe, et qu’il jeta brutalement au visiteur, qu’il était très occupé, et qu’il ne pouvait être à lui. Le visiteur se rési-