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hokousaï.

bouillis. — Des poissons grillés. — Des sarasin, macaroni, vermicelle.

Il est aussi question de choses qu’on ne mange pas en France, de pommes de caladium, de sésame brûlé, d’aubergine salée, d’ignames, de pieuvre, de bêche de mer, d’algues, de pousses de bambou, de racines de lotus.

Et voilà le morceau humoristique jeté par Hokousaï, en tête du chapitre du saké :

S’il y a le moraliste qui dit, qu’à la première coupe, c’est l’homme qui boit le saké, qu’à la seconde coupe, c’est le saké qui boit le saké, qu’à la troisième coupe, c’est le saké qui boit l’homme, il en est d’autres moins sévères, qui déclarent qu’il n’y a pas de limite pour boire du saké, tant que ça n’amène pas du désordre. C’est ainsi, que nous avons les gens qui avalent une grande quantité de saké, pour se vanter de leur capacité, aussi bien, que nous avons les gens qui se retiennent, pour vanter leur modération, et proclamer qu’une petite quantité de saké est le meilleur des médicaments. Et nous avons les gens, qui succombent tout de suite, et les gens, qui se grisent indéfiniment. Au fond, la limite est le mal de cœur, aussi bien pour les grands buveurs que pour les apôtres de la modération. L’équilibre du buveur,