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hokousaï

la pêche, d’où sort Momotaro, le conquérant du royaume des monstres.

En 1793, Hokousaï illustre Himpoukou riôdô dôtchûki, La Route de la Richesse et de la Pauvreté, un curieux livre, dont le texte est de Kiôdén, et qui est, côte à côte, l’exposition de deux vies, comme aimait à les représenter le peintre Hogarth.

La première planche représente le lavage de l’enfant pauvre par le père, près du lit de la femme couchée, tandis que la planche, en contre-partie, nous montre le lavage de l’enfant riche, sous les yeux du médecin, de la sage-femme, des servantes.

Arrive pour le jeune riche et le jeune pauvre, à quinze ans, le guén boukou, la majorité, l’entrée dans la vie de l’homme, indiquée là-bas par le rasement du front, et qui, chez le riche, est fait par un grand personnage, chez le pauvre par sa mère.

Et ici, commencent vraiment les deux routes : la route du riche dans son norimon au milieu de ses serviteurs, la route du pauvre où il est tout seul et mal vêtu sous la pluie ; la route du riche dans des paysages d’arbres à fleurs, tenant sa pensée dans les beautés de la peinture, la route du pauvre dans des paysages désolés, au