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hokousaï.

L’Empereur, sorti de son palais, pour admirer le coucher du soleil dans le bois d’érable, alors tout rouge, arriva seul, là où se tenaient les trois balayeurs. Le sans-gêne de ces domestiques du palais valait leur renvoi, mais avant que quelqu’un de sa suite pût les punir, l’Empereur s’écria, sur un ton de bonne humeur : « Quel plaisir de voir ces pauvres gens partager mon inspiration poétique… cela me rappelle la célèbre ligne ancienne qui dit : « Dans ce bois chauffant le saké, en brûlant les rouges feuilles d’érable… » Et les balayeurs furent pardonnés. Généralement le sujet est représenté avec les trois balayeurs, habillés en blanc, et coiffés de chapeaux noirs. Mais ici Hokousaï supprime les personnages.

Le tanzakou, placé au milieu, porte : « Le plaisir de la vie est d’admirer les vues des quatre saisons, avec la lune, la neige, les fleurs, la montagne verte, le bois à feuilles rouges, dont une partie tapisse la terre. »

Signé : Sajimoti.

Le papier en large, placé en tête du kakémono, est une lettre d’Hokousaï, qui recommande un élève au docteur Sanghino, lettre signée : Le paysan Hatiyémon, habitant en face de la pharmacie Jôsaï. Datée le 12e jour