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l’art japonais.

il fut entouré de l’affection filiale de ses élèves, la pensée du mourant fou de dessin, toujours toute à l’ajournement, que le peintre sollicitait de la Mort, pour le perfectionnement de son talent, lui faisait répéter d’une voix qui n’était plus qu’un soupir : Si le ciel me donnait encore dix ans… Là, Hokousaï s’interrompait, et après un silence : Si le ciel me donnait seulement encore cinq ans de vie… je pourrais devenir un vrai grand peintre[1].

Hokousaï mourait à l’âge de 90 ans, le dix-huitième jour du quatrième mois de la deuxième année de Kayéï (le 10 mai 1849).

Un tombeau lui a été élevé, par sa fille Shiraï Tati dans le jardin du Temple Seikiôji d’Asakousa, à côté de la pierre tombale de son père, Kawamoura Itiroyémon.

On lit sur la face de la grande pierre tombale : Gwakiôjin Manjino Haka (Tombeau de Manji, vieillard fou de dessin). Sur la base : Kawamoura Ouji (Famille Kawamoura).

  1. D’après la biographie de Oukiyo yé Ronikô, par Kiôdén, qui le fait mourir le 13 avril 1849, la poésie de la dernière heure, que Hokousaï aurait formulée en mourant, est celle-ci : Oh ! la liberté, la belle liberté, quand on va se promener aux champs d’été, en âme seule, dégagée de son corps.