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l’art japonais.

sur l’épaule une perche, aux bouts de laquelle sont attachés deux bouquets de la plante, qui remplace au Japon le papier de verre. Les grands arbres du haut du paysage, éclairés par la lune, dans une fin de jour crépusculaire, sont d’une tonalité verte indicible, d’un vert tendrement assoupi, sur les hachures ombrées des roseaux de la rivière.

V. Sous un immense pin, au bord de la mer, au-dessus de rochers rouges ayant la forme accidentée de congélations, adossé à la balustrade d’une haute terrasse, dans un élégant mouvement de retournement de la tête en arrière, un homme contemple le ciel, où brille la lune.

C’est le poète japonais Nakamaro, devenu ministre en Chine, qui a fait, en sa nouvelle patrie, un poème où il dit, que lorsque son âme se promène dans le ciel, et qu’il voit cette lune, qu’il a vue aux flancs de la montagne de Mikasa, près de Kasouga, cette lune le console, lui fait oublier les misères de l’existence, lui rappelle son Japon, — une pièce qui fut cause de sa disgrâce, par le témoignage qu’elle apportait de son attachement pour son ancienne patrie.

VI. Un épisode de l’histoire de la Chine : un homme monté sur un arbre, une porte que deux