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hokousaï.

cheveux ressemblant à une crinière, aux yeux demi-fermés remplis d’une noire prunelle, au nez busqué d’un bouc, aux crocs bleuâtres saillant des deux côtés d’une bouche, tachée de sang, à la main de squelette, avec laquelle elle tient, derrière son dos, une tête d’enfant qu’elle a commencé à dévorer.

Une autre estampe : une femme fantôme, soulevant une moustiquaire, où dort un sommeil tranquille, une femme, moitié à l’état de squelette, moitié à l’état anatomique dénudé de la peau, et dont les osselets de la main sont verts dans l’ombre, et couleur de chair dans la lumière.

Une autre estampe : une pâle tête de morte chevelue, à la bouche ouverte, d’où un soupir se dessine sur le ciel noir, comme le dessin d’un souffle sur de l’air glacé, et le haut du corps sortant d’un puits, formé comme des anneaux d’un serpent, et qui sont un enchaînement d’assiettes vertes. C’est l’apparition de la petite servante Okikou, dont j’ai raconté l’histoire dans la Mangwa.

Une autre estampe simplement allégorique, représentant la fiche d’un mort, la feuille où sont inscrites la date de sa naissance, la date de sa mort, avec au milieu son nom, et à côté, les bonbons apportés pour l’anniversaire de