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hokousaï.

sable rouge, bleu, noir, blanc, et qui, en le jetant sur le plancher, comme un cultivateur jette la semence, dessinait et peignait à la fois des fleurs, des oiseaux, et à la fin, — au milieu des rires bruyants des hommes et des femmes, des sujets érotiques, dignes de la Chambre secrète de Pompéi.

En 1828, un livre qui est, pour ainsi dire, le manuel de cet art, mais pour les femmes, et sans aucun modèle obscène, paraissait sous ce titre : Bongwa hitori keiko, Étude par soi-même du dessin sur plateau, par Mme Tsukihana Yei, avec une illustration, due pour la plus grande part, à Hokousaï.

La première planche représente, à côté de boîtes de sables de différentes couleurs, deux jeunes femmes accroupies par terre, devant un plateau : l’une, une cuiller à la main, l’autre, une planchette, toutes deux en train de composer un tableau.

Et l’album contient, représentés en deux couleurs, — une couleur grisâtre, une couleur rougeâtre, — d’abord des motifs élémentaires, comme une tige de bambou, une fleur d’iris, des lapins éclairés par la lune, puis des motifs plus compliqués, comme une tortue, un faisan doré, un paon.