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hokousaï.

Dans l’illustration du second volume, dont il s’est chargé, il nous montre des porteurs ivres que regardent des enfants, et vraiment il est impossible de rendre mieux l’hilarité bête de ces visages, avec la demi-fermeture des yeux et l’égueulement de la bouche entr’ouverte de côté.

Une autre planche très amusante de ces scènes, qui se passent la veille, et le jour même du Jour de l’An : c’est l’entrée dans un intérieur, d’un vieux prêtre pochard, à la tête impossible, travesti en manzaï, escorté d’une espèce d’enfant de chœur, faisant du tapage avec un instrument pour appeler au service divin, et devant ces deux ivresses de la vieillesse et de l’enfance, le rire du bourgeois japonais, l’attention dédaigneuse de la femme, l’ahurissement d’un ami.

Enfin la dernière planche : dans une chambre décorée de feuilles de fougère et de branches de sapin, le décor des intérieurs de Jour de l’An, a lieu une terrible bataille à coups de balais, entre deux hommes, que trois autres ne peuvent séparer.

La même année, Hokousaï publie l’illustration de Hokou-yétsou Kidan, les Légendes fantastiques de la province de Yétigo, édité en 6 volumes, avec un texte par Tanéhiko.