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l’art japonais.

chevet, sortant de sa gaine, — un sabre miraculeux, — va tuer.

XXI

Parmi tous les romans illustrés par Hokousaï, de 1805 à 1808, l’illustration du Rêve du Camphrier du Sud eut un immense succès, succès dont se montra jaloux le romancier, et un refroidissement se fit entre Bakin et Hokousaï, et avec ce refroidissement, la volonté chez chacun d’eux de ne plus travailler ensemble. Toutefois, les éditeurs furent si habiles à ménager les amours-propres des deux hommes, qu’ils obtinrent d’eux de collaborer encore pour la fin de l’ouvrage, qui parut en 1811. Mais quand les dessins furent terminés, et communiqués à Bakin, il trouva que les dessins ne correspondaient pas avec le texte, demanda qu’ils fussent modifiés, et Hokousaï, auquel on fit part de cette prétention de l’écrivain, répondit que c’était le texte qui avait besoin d’être modifié. Et les éditeurs ayant fait graver le texte et les dessins, tels qu’ils leur avaient été livrés, une brouille éclata entre les deux hommes.

Du jour de ce dissentiment entre Hokousaï et