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hokousaï.

sera la porte du jardin ouverte, la nuit ; et, dans l’ambition de ce puissant mariage, elle arrive à décider sa fille, qui n’aime pas du tout ce jeune homme, à le recevoir. Mais l’homme reçu, la nuit, par « l’Assiette rose » n’est pas le fils du ministre. C’est, dans le dessin d’Hokousaï, le plus laid des hommes, le plus camus des Japonais. Et quand la mère a vu l’homme, à la lueur de sa lanterne, et qu’elle s’étonne, c’est l’homme qui lui fait une scène, affirmant qu’on lui a assuré que sa fille était amoureuse de lui, qu’on lui a tendu un piège, qu’il va être ridiculisé s’il n’obtient la main de la jeune fille.

À quelques mois de là, la nouvelle court le pays que le fils du ministre se marie, et le père et la mère de « l’Assiette rose » sont invités aux fêtes du mariage. Désespérée, la mère se rend sur la route, pour savoir quelle est cette mariée, et la voit arriver en norimon, mais elle est tellement troublée, que voulant la saluer, elle fait un faux pas, la couvre de boue, et se sauve sans la connaître.

Le lendemain, elle est en retard avec sa fille, pour le service religieux, qui a lieu exceptionnellement, pour ce mariage, dans un temple bouddhique, et ce n’est que, le service fini, qu’elle se trouve en présence de la mariée, qui