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hokousaï.

à ce cri, aperçoit un guerrier blessé, tenant une petite fille dans ses bras, achève le blessé, s’empare de l’enfant, n’a pas le temps de le reconnaître devant le bruit d’une troupe de guerriers qu’il croit à sa poursuite, se met à se sauver à toutes jambes, jusqu’à l’instant où, épuisé de fatigue, il se laisse tomber sur un tronc d’arbre. C’est alors que l’officier de la troupe s’approche de lui, et le remercie d’avoir sauvé la princesse, la fille de son maître. « Mais c’est mon enfant ! s’écrie le fils du Chinois. — Votre enfant ? regardez-la bien ! » Et le père de « l’Assiette rose » s’aperçoit que quoique du même âge et lui ressemblant, ce n’est pas sa fille.

L’officier met ses soldats à sa disposition pour rechercher sa femme et ses filles, recherche inutile et qui lui donne la croyance qu’elles ont été égorgées dans la mêlée. Et il est amené par l’officier, qui l’a pris en amitié, au père de la princesse, qui en fait son vassal.

Quelques années se passent, au bout desquelles, après de nouvelles recherches infructueuses, il se décide à se remarier à une seconde femme, et a une fille qui sera « l’Assiette cassée ». Alors qu’il vivait tranquillement dans