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l’art japonais.

Onono Otzou, la célèbre femme de lettres du xvie siècle, qui a écrit au Japon la première pièce de théâtre, sous une forme moderne.

L’illustration du roman commence par l’abatage d’un très vieux camphrier, poussé sur la montagne de Yonédani-Yama, l’abatage d’un camphrier sacré, où les bûcherons, dans leur œuvre sacrilège, se blessent en tombant des branches. Et la chute des bûcherons amène l’image d’un vendeur de pommade pour les blessures, qu’on voit accroupi sur une peau d’ours, à côté d’un grand pot, où, après s’être fait une entaille à la peau, il puise de la graisse d’ours, et montre aux assistants que l’application de cette graisse arrête le sang.

Hanshiti, auquel est apparu l’esprit du camphrier, un jour qu’il dormait sous son ombre amie, n’éprouve plus que des malheurs depuis l’abatage de l’arbre. Sa femme Sankatsou est obligée de se faire chanteuse de la rue, à jouer du kokiû espèce de violon-guitare sur les places publiques, et ils tombent dans une telle misère, lui, sa femme et sa fille, la femme de lettres future, déjà grandelette, que le malheureux est au moment de se suicider, quand l’inspiration lui arrive de fabriquer des chignons pour femmes, — les Japonaises portant de faux