fond, un dessin où il y a la furia d’un croquis de Doré réussi ; là c’est l’herculéenne cavalière Itijôsei faisant un prisonnier, qu’elle immobilise emprisonné dans son lasso ; plus loin, un homme qu’un guerrier décapite d’un coup de sabre, et dont le tronc s’affaisse, pendant que sa tête, projetée en l’air, retombe d’un côté, son chapeau de l’autre.
L’amusant chez Hokousaï, c’est la variété des sujets. Au milieu de ces féroces épisodes de la guerre, voici tout à coup, dans la sixième série, un palais féerique au haut d’un rocher, auquel on arrive par des ponts, des escaliers, une montée d’un pittoresque charmant : palais né dans l’imagination du peintre au fond de son atelier. Et à côté de cette architecture poétique, des dessins d’un naturel, comme cet homme qui dort la tête sur une table, visité par un rêve paradisiaque ; comme cette société sur un pic de montagne, saluant le lever du soleil, les robes et les cheveux flottants et soulevés derrière eux par l’air du matin.
Et jusqu’au bout, jusqu’à la fin de la neuvième série, toujours des images différentes ne se répétant pas. C’est la danse d’une femme, au moment où, après s’être inclinée, elle se relève avec cette flexibilité des reins qu’Ho-