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l’art japonais.

main serrant à la gorge sa victime, un dessin où il n’y a d’ombré que ses cheveux, et où le reste de l’assassin est dans la lumière d’un croquis esquissé seulement avec des traits.

Un autre dessin, d’une grâce douloureuse, est une scène de torture, représentant une femme suspendue en l’air, les bras attachés derrière le dos, sa tête tombée de côté contre une de ses hanches, ses pieds dans le vide cherchant la terre.

Dans ces séries, Hokousaï tente — et je crois là seulement — de tirer un parti pittoresque, dans ces compositions, de l’escalier, de l’escalier extérieur des habitations chinoises et japonaises, tente de représenter des scènes d’intérieur, coupées par la montée ou la descente au premier plan d’un homme ou d’une femme dans un de ces escaliers aériens — et c’est vraiment d’un très joli effet.

Dans la quatrième série, après un dessin représentant un médecin pansant la blessure faite dans le corps du guerrier Liô, par une flèche qu’il vient de retirer, et qu’il tient dans sa bouche, c’est une suite de violents, de colères, d’homicides dessins. Ici c’est un guerrier qui tombe avec son cheval dans un précipice, le cheval cabré dans le vide du trou noir sans