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bre, dans la tour du Temple. Un juré la releva : « Citoyen président, je vous invite de vouloir bien observer à l’accusée qu’elle n’a pas répondu sur le fait dont a parlé le citoyen Hébert, à l’égard de ce qui s’est passé entre elle et son fils. »

Si je n’ai pas répondu, dit la Reine, c’est que la nature se refuse à répondre à une pareille question faite à une mère ; et se tournant vers les mères qui remplissent les tribunes : J’EN APPELLE À TOUTES CELLES QUI PEUVENT SE TROUVER ICI[1] !

Immortelle Postérité ! souviens-toi du misérable qui arracha du cœur de Marie-Antoinette ces mots devant lesquels s’agenouillera la mémoire des hommes ! Souviens-toi de cet homme, que blâma Robespierre, et dont rougit Septembre ! Souviens-toi que, violant l’innocence d’une jeune fille, et ses pleurs et ses hontes, Hébert a essayé de lui apprendre à déshonorer sa mère ! Souviens-toi que, menant avec sa main la main d’un enfant de huit ans, il lui a fait signer contre sa mère de quoi calomnier Messaline ! Qu’Hébert te soit voué ! ferme à son nom le refuge de tes gémonies, et que l’immortalité le punisse !

Les séances du Tribunal commencent à 9 heures du matin et ne finissent que bien avant dans

  1. Cette réponse textuelle se trouve au n° 25 du Bulletin du Tribunal criminel révolutionnaire établi au Palais à Paris par la loi du 10 mars 1793 pour juger sans appel les conspirateurs (2e partie, 1793).