Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/463

Cette page n’a pas encore été corrigée

La proposition de Billaud, « vivement applaudie, » était décrétée à l’unanimité ; et Fouquier recevait l’ordre de poursuivre. Mais la conscience, oui, la conscience de Fouquier lui-même reculait devant une pareille poursuite sans une seule pièce ; et Fouquier écrivait, le 5 octobre, au président de la Convention :

     « Paris, ce 5 octobre 1793, l’an IIe de la République une et
     indivisible.

« Citoyen président,

« J’ai l’honneur d’informer la Convention que le décret par elle rendu le 3 de ce mois, portant que le Tribunal révolutionnaire s’occupera sans délai et sans interruption du jugement de la veuve Capet, m’a été transmis hier soir ; mais, jusqu’à ce jour, il ne m’a été transmis aucunes pièces relatives à Marie-Antoinette ; de sorte que, quelque désir que le tribunal ait d’exécuter les décrets de la Convention, il se trouve dans l’impossibilité d’exécuter ce décret tant qu’il n’aura pas de pièces[1]. »

Fouquier dut passer outre ; il dut poursuivre sans pièces : je me trompe, sur les pièces monstrueuses qu’Hébert était allé, le 4 et 7 octobre, arracher dans la tour du Temple à un enfant contre sa mère !

    l’an second de la République une et indivisible. Signé Destournelle. Contre-signé Gohier. Et scellée du sceau de la République.

    Certifié conforme à l’original.

  1. Archives nationales (Armoire de fer). Louis XVII, par de Beauchesne, vol. II.