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met de deux jours l’un : sa pauvre robe noire, sa pauvre robe blanche, pourries toutes deux par l’humidité de sa chambre[1]… Il faut s’arrêter ici, les mots manquent.

Longs jours, longs mois, les jours et les mois qui s’écoulèrent entre l’entrée de la Reine à la Conciergerie et son procès ; attente douloureuse où la Reine, hors de la vie, toute à la mort, ne se reposait pas encore dans la mort ! Elle priait. Elle lisait. Elle tenait son courage prêt. Elle occupait son

    Et onze chaufoirs.

    Une serviette de toille de coton grise.

    Vingt-quatre mouchoirs de batiste.

    Six fichus de linon.

    Une coiffe de linon.

    Deux paires de bas de soye noire.

    Une paire de gants aussi de soye noire.

    Une paire de bas de filoselle noire.

    Une paire de bas de fil.

    Une paire de chaussons.

    Une paire de crespe.

    Un petit fichu de mousseline.

    Une autre fichu de crespe.

    Six serviettes de batiste.

    Une grosse éponge fine.

    Une petite corbeille d’osier.

    Une paire de souliers neufs.

    Et deux paires de vieux.

    Une boete à poudre de bois.

    Et une houpe de cygne.

    Une petite boete de pomade de fer blan.

    « Lesquels effets il a à l’instant déposés au greffe et requis acte dudit dépot à lui octroyé et a signé avec nous greffier soussigné.

    « Bault, N. D. Fabricius. »

  1. Récit exact des derniers moments de la captivité de la Reine, par la dame Bault. Paris, 1817.