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de lui faire passer quatre chemises et une paire de souliers non numérotés, dont elle a un pressant besoin[1]. » Ces quatre malheureuses chemises demandées par Michonis, bientôt réduites à trois, ne seront délivrées à la Reine que de dix jours en dix jours[2]. La Reine n’a plus que deux robes, qu’elle

  1. Archives nationales. Revue rétrospective, 2e série, vol. II.
  2. Quand la mort s’approcha de la Reine, cette torture eut comme une pudeur. Du linge fut accordé à celle qu’on appelait « la veuve Capet ». Nous trouvons le témoignage de ce reste d’humanité dans ce document funèbre et glacial, conservé aux Archives de l’Empire et publié par nous pour la première fois.

    Du 26 du premier mois de l’an second de la République.

    « Est comparu le citoyen Bault, concierge de la maison de justice de la Conciergerie, accompagné de deux gendarmes et de l’officier du poste, lequel a déclaré : Dans la chambre ci-devant occupée par la veuve de Louis Capet, décédée le jour d’hier, se sont trouvés les effets dont la description suit :

    Quinze chemises de toile fine garnies de petite dentelle.

    Un mantelet de raz de Saint-Maur.

    Deux déshabillés complets de pareille étoffe.

    Un fourreau à collet et un jupon de bazin des Indes à grandes rayes.

    Deux jupons de bazin à petites rayes.

    Cinq corsets de toile fine.

    Une robe à collet en toile de coton.

    Une camisole à collet de pareille toile.

    Linges à blanchir.

    Quatre mouchoirs de batiste.

    Un jupon de bazin à petites rayes.

    Une serviette.

    Une paire de draps.

    Deux paires de poches de coton.