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Tout le mobilier de la chambre de Marie-Antoinette était une couchette de bois, à droite, en entrant, en face de la fenêtre ; et une chaise de paille, dans l’embrasure de la fenêtre, sur laquelle la Reine passait presque toute la journée assise à regarder, dans la cour, des vivants aller et venir, à saisir au passage, dans les conversations à haute voix près de sa fenêtre, les nouvelles que lui jetaient les prisonnières. On lui laissa une méchante corbeille d’osier pour mettre son ouvrage, une boîte de bois pour la poudre dont elle poudrait encore ses cheveux blancs, une boîte de fer-blanc pour sa pommade[1].

La Reine à la Conciergerie, voisine de Fouquier, promise au bourreau, les tortures honteuses et misérables ne la respectaient point encore. La Reine n’avait pu emporter son linge mis sous scellé au Temple ; et Michonis écrivait, le 19 août, aux officiers municipaux composant le service du Temple : « Citoyens collègues, Marie-Antoinette me charge

    enlèvera de ce local les boiseries et les vitres qui en dépendent ; la grande croisée qui donne sur la cour des femmes sera bouchée par une tolle de fer jusqu’au cinquième barreau de travers ; le surplus de ladite croisée sera grillé en mailles très serrées ; la seconde fenêtre sera condamnée en totalité par une forte tolle en fer ; la petite ouverture sur le corridor sera bouchée en maçonnerie ainsi que la gargouille qui existe pour l’écoulement des eaux. Deux portes de forte épaisseur seront établies et toutes les deux seront garnies de fortes serrures de sûreté et de deux verrous à l’extérieur. La veuve Capet restera dans ce local jusqu’à ce qu’il en soit autrement ordonné. »

  1. Archives de l’Empire.