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La Reine ne vivait plus que quelques heures par jour, les heures où elle guettait son fils par un jour de souffrance, au faîte d’un petit escalier tournant montant de la garde-robe aux combles. Au bout de quelques jours, elle avait découvert bien mieux : une petite fente dans les cloisons de la plate-forme de la tour, où l’enfant montait se promener. Le temps et le monde n’étaient plus que cela pour la Reine : cette cloison et ce moment qui lui montraient son petit.

Quelquefois des commissaires lui donnaient des nouvelles du pauvre enfant ; quelquefois Tison : car ce Tison a hérité des remords de sa femme ; il cherche à réparer son passé par les attentions et les services, et il semble à la Reine lavé de tout le mal qu’il lui a fait, quand il accourt lui apprendre que son fils est en bonne santé et qu’il joue au ballon… Hélas ! bientôt Madame Élisabeth priait Tison et les municipaux de ne plus dire à la Reine ce qu’ils apprenaient du martyre de l’éducation de son fils : « Ma mère, dit Madame, en savait ou en soupçonnait bien assez…[1]. »

  1. Récit de Madame.