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aise d’avoir quelque chose qui vient de lui, gardez-le, en signe de l’amitié la plus tendre avec laquelle je vous embrasse de tout mon cœur. M : A : [1]. »

Le billet de la Reine lu, M. de Jarjayes, voulant agir avec certitude, avait demandé à Toulan s’il pouvait le faire entrer au Temple et parler un instant à la Reine. Toulan déclarait la démarche difficile, non impossible, et rapportait bientôt à M. de Jarjaye ce billet de la Reine.

« Maintenant si vous êtes décidé à venir ici il seroit mieux que ce fut bientôt ; mais, mon dieu, prenez bien garde d’être reconnu, surtout de la femme qui est enfermée ici avec nous. »

M. de Jarjayes, déguisé, est introduit au Temple par Toulan. Il voit la Reine, il lui parle. La Reine lui dit d’examiner les plans de Toulan ; puis, s’oubliant, et ne pensant qu’aux autres, elle recommande à M. de Jarjayes de lui donner des nouvelles de tous ceux qui sont restés fidèles ; et, M. de Jarjayes à peine sorti du Temple, la Reine lui écrit, tremblant encore d’émotion et de peur :

« Prenez garde a mde archi, elle me paroit bien liée avec l’homme et la femme dont je vous parle dans l’autre billet. « Tachez de voir mde th., on vous expliquera pourquoi. Comment est votre femme ? elle a le cœur trop bon pour n’etre pas bien malade. »

À quelques jours de là, M. de Jarjayes recevait cette lettre de la Reine :

  1. Mémoires historiques sur Louis XVII, par Eckard.