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Dauphin, madame de Tourzel et la dame Saint-Brice [1]. La longue nuit, cette première nuit au Temple, courte seulement pour les enfants lassés !

Cinq jours se passent. Le 18 août, comme la famille royale dînait dans la chambre du Roi, deux officiers municipaux notifient au Roi qu’en vertu d’un arrêté de la Commune, toutes les personnes de service entrées au Temple avec lui vont sortir sous bonne et sûre garde. À cinq heures, Manuel vient au Temple. La Reine parle à Manuel, Manuel promet de faire suspendre l’arrêté. Tout à coup, dans la nuit du 19, deux commissaires de la muni-

    culottes de velours noirs, disoit son beau-frère, qui a assuré notre ami qu’elle n’osait respirer et qu’elle mourrait de peur ; elle est fort drôle, dit-on dans sa frayeur, quoique n’ayant rien qui l’agite personnellement, mes ses amis, elle n’en peut respirer. C’est un plaisir avec vous. Je vous ai voué il y a longtemps, et pour deux, amitié, reconnaissance et un tendre intérêt, je vous désire du bonheur, des succès, de la santé et de l’argent. « C. B.

    « Je me porte à merveille. — J’espère tout de cette crise pour le bonheur et la santé de mon ami. — On n’en parle pas même en bien. — C’est très heureux, il a je crois, une conduite parfaite, et j’espère qu’un jour on saura l’apprécier. « Tous ses ingrats amis sont dans un moment de presse pénible ; il y en a bien quelques-uns qui ont eu la bassesse de chercher à se rattacher à lui. — Nous sommes bien bon mais pas bete. Charles Lameth est pour sure arrêté à Barentin : M. de Liancourt s’est sauvé par le Havre.

    « Monseigneur a reçu votre lettre par laquelle vous nous aprenés que vous allés à Strasbourg. »

  1. Dernières années du règne et de la vie de Louis XVI, par François Hüe.