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liés avec lui ne lui donnent de mauvais conseils. Le père est presque guéri ; ses affaires sont remontées, mais comme sa tête est revenue, dans peu il voudra reprendre la gestion de son bien ; et c’est là le moment que je crains. Le fils qui voit des avantages à les laisser dans les mains où elles sont, y tiendra : la belle-mère ne le souffrira pas ; et c’est ce qu’il faudroit éviter, en faisant sentir au jeune homme que, même pour son intérêt personnel, il doit ne pas prononcer son opinion sur cela, pour éviter de se trouver dans une position très fâcheuse. Je voudrois donc que tu causasses de cela à la personne dont je t’ai parlé ; que tu la fisses entrer dans mon sens, sans lui dire que je t’en ai parlé, afin qu’elle pût croire cette idée la sienne et la communiquer plus facilement. Il doit mieux sentir qu’un autre les droits qu’un père a sur ses enfants, puisque pendant longtemps il l’a expérimenté. Je voudrois aussi qu’il persuadât au jeune homme de mettre un peu plus de grâce vis-à-vis de sa belle-mère, seulement de ce charme qu’un homme sait employer quand il veut et avec lequel il lui persuadera qu’il a le désir de la voir ce qu’elle a toujours été. Par ce moyen, il s’évitera beaucoup de chagrin et jouira paisiblement de l’amitié et de la confiance de son père. Mais tu sais bien que ce n’est qu’en causant paisiblement avec cette personne, sans fermer les yeux et allonger ton visage que tu lui feras sentir ce que je dis. Pour cela, il faut que tu sois convaincue toi-même. Relis donc ma lettre, tâche