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« Vive la Dauphine ! » ce n’était qu’un cri courant de champs en champs, de clochers en clochers. N’oubliant jamais de plaire ni de remercier, les stores de sa voiture baissés pour se laisser voir, honteuse et ravie de toutes ces louanges qui la suivaient, la Dauphine avait un sourire pour chacun, une réponse à toute chose ; et même, à quelques lieues de Soissons, elle retrouvait quelques mots du peu de latin qu’elle avait appris pour répondre au compliment cicéronien de jeunes écoliers[1].

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Le Roi avait envoyé le marquis de Chauvelin complimenter la Dauphine à Châlons, le duc d’Aumont, premier gentilhomme, la complimenter à Soissons. Le dimanche 13 mai, il partait de Versailles, après la messe, avec le Dauphin, madame Adélaïde, mesdames Victoire et Sophie ; il couchait à la Muette, et le lendemain il allait attendre la Dauphine à Compiègne.

Reçue à quelques lieues de Compiègne par l’ami de Marie-Thérèse, le duc de Choiseul, Marie-Antoinette rencontre dans la forêt, au pont de Berne, le Roi, le Dauphin, Mesdames et la cour en grand cortège. La maison du Roi et le vol du cabinet précèdent le carrosse du Roi dans leurs rangs ordinaires. La Dauphine descend de carrosse. Le comte de Saulx-Tavannes et le comte de Tessé la mènent au Roi par la main. Toutes ses dames l’accompagnent.

  1. Mémoires de Weber, vol. I.