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Or, continue le Mémoire, les princes entrant en France, c’est la guerre civile.

Les princes entrant en France, entrent « avec la soif d’une autre vengeance que celle des lois ; » il faut qu’ils reviennent « avec la paix et la confiance dans la seule autorité qui puisse dissiper tous les partis ».

Les princes entrant en France, c’est une régence. Le Roi s’oppose à cette régence : d’abord, comme pouvant diviser les provinces, les villes, l’armée, par la nomination à des emplois émanée de deux pouvoirs : l’un, l’Assemblée autorisée par le Roi, l’autre, le régent ; ensuite, comme pouvant « perdre la puissance du Roi par la même entreprise qui doit la lui rendre. »

Les princes entrant en France, c’est la convocation des Parlements à laquelle le Roi se refuse : 1° comme pouvant compromettre dans une guerre d’arrêts une autorité légale appelée dans l’avenir à rétablir l’ordre dans la paix ; 2° comme établissant une opposition entre les princes et le nom du Roi ; 3° comme pouvant autoriser le peuple à croire au rétablissement entier de l’ancien régime.

Les princes entrant, c’est accoutumer la nation à voir s’élever dans l’État une autre puissance que celle du Roi ; c’est jeter en dehors de la puissance légitime les bases d’un gouvernement au hasard, « dans un moment où l’homme le plus habile ne peut pas savoir quelle est la forme qui peut lui convenir. »

Puis, combattant les impatiences du parti des