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térêt, faisant avec eux tant que d’accepter, d’inspirer la plus grande confiance, c’est le seul moyen pour que le peuple revenant de son ivresse, soit par les malheurs qu’il éprouvera dans l’intérieur, soit par la crainte du dehors, reviennent à nous en détestant tous les auteurs de nos maux.

« Je vous remercie, mon cher frère, de la lettre que vous m’avez écrite, elle étoit parfaitement dans le sens que je pouvois désirer, et elle a fait un bon effet, car ceux même à qui je me suis cru obligée de la faire voir, on paru ou on crû devoir paroître content, mais qu’il m’en a coûté pour vous écrire une lettre de ce genre. Aujourd’hui qu’au moins ma porte est fermée, et que je suis maîtresse dans ma chambre, je puis vous assurer, mon cher frère de la tendre et inviolable amitié, avec laquelle je vous embrasse et qui ne cessera qu’avec ma vie[1]. »

Le Mémoire de la Reine, daté du 3 septembre 1791, commence :

« Il dépend de l’Empereur de mettre un terme aux troubles de la Révolution françoise.

« La force armée a tout détruit, il n’y a que la force armée qui puisse tout réparer.

« Le Roi a tout fait pour éviter la guerre civile, et il est encore bien persuadé que la guerre civile ne peut rien réparer et doit achever de tout détruire. »

  1. Lettre autographe de Marie-Antoinette, publiée pour la première fois par nous. Armoire de fer. Archives de l’Empire.