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V

Marie-Antoinette homme d’État. — Sa correspondance avec son frère Léopold II. — Son plan, ses espérances, ses illusions. — Sa correspondance avec le comte d’Artois. Son opposition aux plans de l’émigration. — Caractère de Madame Élisabeth. Son amitié pour le comte d’Artois. Sa correspondance. Sa politique. — Préoccupation de Marie-Antoinette du salut du royaume par le Roi.


La Reine passait alors toutes ses journées à écrire. La nuit, la Reine avait entièrement perdu le sommeil, elle lisait. Elle recevait les rapports de M. de la Porte, de Talon, de Bertrand de Molleville. Elle correspondait avec l’étranger au moyen d’un chiffre d’une extrême difficulté, indiquant les lettres par une lettre d’une page et d’une ligne d’une édition de Paul et Virginie possédée par tous ses correspondants. Qui la reconnaîtrait, cette femme, cette Reine si jeune hier, hier la reine de la mode et du plaisir ; cette bergère de Trianon, occupée de badinages et d’élégances ? Imaginez-la