Aux approches de la Constitution, la Reine, effrayée de l’agitation des esprits, rappelle auprès d’elle cette amitié qui lui manque, et dont elle a besoin :
« Ma chère Lamballe, vous ne sauriez vous faire une idée de l’état de l’esprit où je me trouve depuis votre départ. La première base de la vie est la tranquillité ; il m’est bien pénible de la chercher en vain. Depuis quelques jours que la Constitution remue le peuple, on ne sait à qui entendre ; autour de nous il se passe des choses pénibles… Nous avons cependant fait quelque bien. Ah ! si le bon peuple le savoit ! Revenez, mon cher cœur, j’ai besoin de votre amitié. Élisabeth entre et demande a ajouter un mot ; adieu, adieu, je vous embrasse de toute mon âme.
« MARIE-ANTOINETTE[1]. »
« La Reine veut bien me permettre de vous dire combien je vous aime. Elle ne vous attend pas avec plus d’affection que moi.
« Élisabeth-Marie. »
Puis, se ravisant, se reprochant comme un mouvement d’égoïsme d’avoir voulu faire partager ses dangers à son amie, la Reine imposait silence à l’appel de son cœur, et écrivait à madame de Lamballe, en septembre 1791 :
- ↑ Catal. of autograph. letters Donnadieu. Picadilly, 1851.