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c’est l’âme de sa jeunesse répandue en tous ses dehors. Cette naïveté du regard, cette timidité de l’attitude, ce trouble et ces premières hontes où tant de choses se mêlent, embarras, modestie, bonheur, reconnaissance ; l’ingénuité de toute sa personne emporte d’abord tous les yeux, et gagne tous les cœurs à cette jeune Grâce apportant l’amour pudique à la cour de Louis XV et de la du Barry !

Chaque personne de la suite autrichienne de la Dauphine est venue lui baiser la main, puis s’est retirée. Le comte de Noailles présente à la Dauphine son chevalier d’honneur, le comte de Saulx-Tavannes ; sa dame d’honneur, la comtesse de Noailles. Madame de Noailles, à son tour, lui présente ses dames : la duchesse de Picquigny, la marquise de Duras, la comtesse de Mailly et la comtesse de Tavannes ; le comte de Tessé, premier écuyer ; le marquis Desgranges, maître des cérémonies ; le commandant du détachement des gardes du corps, le commandant de la province, l’intendant d’Alsace, le préteur royal de la ville de Strasbourg, et les principaux officiers de sa maison.

La Dauphine monte dans les carrosses du Roi pour entrer dans la ville. Les régiments de cavalerie du Commissaire-Général et de Royal-Étranger, en bataille dans la plaine, la saluent. Une triple décharge de l’artillerie des remparts, les volées des cloches de toutes les églises annoncent son entrée en ville. À la porte de la ville, le maréchal de Contades reçoit la Dauphine devant un magnifique arc de triomphe. En passant devant l’hôtel de ville, la