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sur le mariage est remise à la cour de France[1].

Au mois d’octobre 1769, la Gazette de France annonçait déjà que des ordres avaient été donnés à Vienne pour réparer les chemins par lesquels l’archiduchesse, future épouse de Monseigneur le Dauphin, devait passer pour se rendre en France. Cinq mois après, plus de cent ouvriers travaillent, dans le Belvédère, à cette salle de quatre cents pieds où doivent se donner le souper et le bal masqué du mariage[2].

Le 16 avril 1770, vers les six heures du soir, la cour étant en gala, l’ambassadeur de France était reçu par les grands officiers de la maison d’Autriche, les gardes du palais bordant le grand escalier, les gardes du corps, les gardes noble et allemande formant dans les antichambres double haie. Il se rendait à l’audience de l’Empereur, puis à l’audience de l’Impératrice-Reine, à laquelle il faisait, au nom du Roi très-chrétien, la demande de Madame l’archiduchesse Antoinette. Sa Majesté Impériale et Royale donnait son consentement, et Son Altesse Royale l’archiduchesse, appelée dans la salle d’audience, recevait les marques de l’aveu de l’Impératrice, et prenait des mains de l’ambassadeur de France une lettre de Monseigneur le Dauphin, et le portrait de ce prince, qu’attachait aussitôt sur sa poitrine la comtesse de Trautmansdorf, grande maîtresse de sa maison. La cour se rendait ensuite à la salle des spectacles, où étaient joués la Mère

  1. Archives du ministère des affaires étrangères.
  2. Gazette de France, 1770, n° 23.