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s’appelait, elle aussi, de la Motte ! Marie-Josèphe-Françoise Waldburg-Frohberg, épouse de Stanislas-Henri-Pierre du Pont de la Motte, ci-devant administrateur et inspecteur du collège royal de la Flèche[1].

À l’appui de sa bonne foi de dupe, le cardinal de Rohan apportait la subite fortune et le soudain étalage de madame de la Motte, ce mobilier énorme dont Chevalier avait fourni les bronzes, Sikes les cristaux, Adam les marbres ; tout ce train, monté d’un coup de baguette, chevaux, équipage, livrée ; tant de dépenses, l’achat d’une maison, d’une argenterie magnifique, d’un écrin de 100,000 livres, tant d’argent jeté de tous les côtés aux caprices les plus ruineux, par exemple à un oiseau automate de 1,500 livres ! La défense du cardinal rapprochait de ces dépenses les ventes successives de diamants faites par la femme de la Motte, à partir du 1er février, pour 27,000 livres, 16,000 livres, 36,000 livres, etc. ; les ventes de montures de bijoux pour 40 ou 50,000 livres ; les ventes opérées en Angleterre par le mari de madame de la Motte de diamants semblables à ceux du collier, d’après le dessin envoyé de France, pour 400 000 livres en argent, ou échangés contre d’autres bijoux, tels qu’un médaillon de diamants de 230 louis, des perles à broder pour 1,890 louis, etc. ; tous échanges ou ventes certifiés

  1. La Bastille dévoilée (troisième livraison). L’état de la Bastille porte à la date du 22 février 1782 : La dame de la Motte, soi-disant comtesse ou marquise ; sortie le 29 juin 1782 et conduite à la Villette, chez le sieur de Macé.