Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/234

Cette page n’a pas encore été corrigée

rendre chez elle le lendemain 21 ; et là, en présence du sieur Hachette, beau-père du sieur Delaporte, elle leur annonce que la Reine désire le collier, et qu’un grand seigneur sera chargé de traiter cette négociation pour Sa Majesté. Le 24 janvier, le comte et la comtesse de la Motte rendent visite aux joailliers, leur disent que le collier sera acheté par la Reine, que le négociateur ne tardera pas à paraître, et qu’ils avisent à prendre leurs sûretés. L’affaire avait été engagée pendant l’absence du cardinal. Madame de la Motte lui apprenait à son retour de Saverne, le 5 janvier, que la Reine désirait acheter le collier des sieurs Bœhmer et Bassange, et entendait le charger de suivre les détails et de régler les conditions de l’achat ; elle appuyait son dire de lettres qui ne permettaient au cardinal qu’une soumission respectueuse.

Le 24 janvier, le cardinal, à la suite d’une visite des époux de la Motte, entre chez les joailliers, se fait montrer le collier, et ne cache pas qu’il achète non pour lui-même, mais pour une personne qu’il ne nomme pas, mais qu’il obtiendra peut-être la permission de nommer. Quelques jours après, le cardinal revoit les joailliers. Il leur montre des conditions écrites de sa main : 1° le collier sera estimé, si le prix de 1,600,000 livres paraît excessif ; 2° les payements se feront en deux ans, de six mois en six mois ; 3° on pourra consentir des délégations ; 4° ces conditions agréées par l’acquéreur, le collier devra être livré le 1er février au plus tard. Les joailliers acceptent ces conditions, et signent l’écrit