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dans l’étang la Tour de Marlborough, qu’une chanson a baptisée, la chanson chantée par la nourrice du Dauphin, madame Poitrine. La maison de la Reine est la plus belle chaumière du lieu : elle a des vases garnis de fleurs, des treilles et des berceaux. Rien ne manque au joli village d’opéra-comique : ni la maison du Bailli, ni le moulin avec sa roue, et même elle tourne ! ni le petit lavoir, ni les toits de chaume, ni les balcons rustiques, ni les petits carreaux de plomb, ni les petites échelles qui montent au flanc des maisonnettes, ni les petits hangars à serrer la récolte… La Reine et Hubert Robert ont pensé à tout, et même à peindre des fissures dans les pierres, des déchirures de plâtre, des saillies de poutres et de briques dans les murs, comme si le temps ne ruinait pas assez vite les jeux d’une Reine !

Les habitués de Trianon[1], les invités de la Reine, sa société, comme on disait, étaient les trois Coigny : le duc de Coigny[2], qui était resté l’ami de

  1. Voici une liste, publiée par nous pour la première fois, trouvée aux Tuileries le 10 août dans l’armoire de fer, et conservée aux Archives de l’Empire, qui confirme la liste, donnée par les Mémoires, des familiers de la Reine. « Liste des personnages que la Reine voit dans des cas particuliers. Mme la duchesse de Polignac, Mme de Châlons, M. le duc de Polignac, M. le baron de Besenval, M. le chevalier de Crussol, M. d’Adhémar, M. le comte d’Esterhazy, M. le duc de Guines, M. de Châlons, M. le duc de Coigny, M. le comte de Coigny. »
  2. En pleine faveur des Polignac, le duc de Coigny, qui tenait