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devait rencontrer les familles au premier rang de la Révolution ! C’est la voix de toutes celles-là, c’est le bavardage de toutes ces femmes qui grossit et noircit la futilité de la Reine, qui donne à sa jeunesse, à son amour du plaisir, à ses étourdissements, les apparences d’une enfance incurable, d’une folie sans pardon, d’une légèreté sans excuse, et qui fait désespérer Paris et les provinces de jamais voir plus dans la Reine qu’une jolie femme aimable et coquette. Et cependant l’amusement et le bruit de sa vie oisive, coiffures, danses, plaisirs, tout cessera demain chez la Reine : elle sera mère[1] !

  1. La dissipation à laquelle se livra Marie-Antoinette pendant plusieurs années eut pour excuse et peut-être un peu pour cause le vide de ce cœur de mère, de Reine, qui pendant huit ans n’eut pas d’enfants. Aussi aux premiers symptômes de sa grossesse, la Reine rappelait-elle à Mercy, de son premier mouvement, les engagements de sagesse et de raison qu’elle avait pris vis-à-vis d’elle-même, lorsque ce bonheur lui serait donné.