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Habillée, la Reine se plaçait au milieu de sa chambre et, environnée de ses dames d’honneur et d’atours, de ses dames du palais, du chevalier d’honneur, du premier écuyer, de son clergé, des princesses de la famille royale, qui arrivaient suivies de toute leur maison, elle passait dans la galerie et se rendait à la messe, après avoir signé les contrats présentés par le secrétaire des commandements, et agréé les présentations des colonels pour prendre congé.

La Reine entendait la messe avec le Roi dans la tribune, en face du maître-autel et de la musique.

La Reine, rentrée de la messe, devait dîner tous les jours seule avec le Roi en public ; mais ce repas public n’avait lieu que le dimanche.

Le maître d’hôtel de la Reine, armé d’un grand bâton de six pieds orné de fleurs de lis d’or et surmonté de fleurs de lis en couronne, annonçait à la Reine qu’elle était servie, lui remettait le menu du dîner, et, tout le temps du dîner, se tenant derrière elle, ordonnait de servir ou de desservir.

Après le dîner, la Reine rentrait dans son appartement, et, son panier et son bas de robe ôté, s’appartenait seulement alors, autant du moins que le lui permettait la présence en grand habit de ses femmes, dont le droit était d’être toujours présentes et d’accompagner partout la Reine.

La Reine espérait se sauver de tant d’ennuis à Trianon. Elle voulait fuir là cette toilette, la cour des matins, et le dîner public, et les jeux de représentation si ennuyeux du mercredi et du dimanche, et les mardi