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les un manteau de lit en taffetas blanc. La Reine, recouchée prenait un livre ou quelque ouvrage de femme. C’était l’heure où, la Reine couchée ou levée, les petites entrées avaient audience auprès d’elle, et de droit entraient le premier médecin de la Reine, son premier chirurgien, son médecin ordinaire, son lecteur, son secrétaire de cabinet, les quatre premiers valets de chambre du Roi, leurs survivanciers, les premiers médecins et premiers chirurgiens du Roi.

À midi la toilette de présentation avait lieu. La toilette, ce meuble et ce triomphe de la femme du dix-huitième siècle, était tirée au milieu de la chambre. La dame d’honneur présentait le peignoir à la Reine ; deux femmes en grand habit remplaçaient les deux femmes qui avaient servi la nuit. Alors commençaient, avec la coiffure, les grandes entrées. Des pliants étaient avancés en cercle autour de la toilette de la Reine pour la surintendante, les dames d’honneur et d’atours, la gouvernante des enfants de France. Entraient les frères du Roi, les princes de sang, les capitaines des gardes, toutes les grandes charges de la couronne de France. Ils faisaient leur cour à la Reine, qui saluait de la tête. Pour les princes de sang seuls, la Reine indiquait le mouvement de se lever, en s’appuyant des mains à la toilette. Puis venait l’habillement de corps. La dame d’honneur passait la chemise, versait l’eau pour le lavement des mains ; la dame d’atours passait le jupon de la robe, posait le fichu, nouait le collier.