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M. de Necker ; à peine six, quatre, et même deux exemplaires étaient brochés, qu’on les enlevait de force, pour ainsi dire, de son magasin. Il est constant que, s’il avait eu vingt mille exemplaires, ils auraient été tous vendus la première semaine.

6 mars. — Le superbe hôtel Mazarin, situé quai des Théatins, a été aussi vendu la semaine dernière à M. le marquis de Juigné, frère de notre archevêque, à raison de 480 000 livres.

7 avril. — La demoiselle Lavaux, jeune actrice du Théâtre-Français, au moment où elle allait se rendre chez Mme la comtesse de Montesson, le feu a pris à son tablier de linon, et elle a eu le sein et une partie du corps calcinés.

10 avril. — On disait que Dubarry, le roué, avait vendu et livré sa femme au Contrôleur général (M. de Galonné).

17 avril. — Sedaine a adressé une lettre très énergique à l’Académie, où il expose ses droits, en sorte que l’élection de Morellet est non certaine : Watelet étant très malade, il lui succédera. Il est très certain que le baron de Breteuil a intimé à Dubarry, le roué, de quitter Paris. Ce ministre, en le mandant chez lui, lui a signifié en outre, que le Roi était instruit qu’il intriguait pour faire casser la séparation du mariage de la comtesse Dubarry, sa belle-sœur, avec le comte Guillaume son frère, que S. M. lui