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L’ITALIE D’HIER

DOMODOSSOLA[1]


L’Italie commence ici. — Ce sont des maisons énamourées de couleurs, des maisons bariolées de tons pistache, de tons lie de vin : des trompe-l’œil en détrempe de la pierre colorée, des mensonges du marbre. Il est même, à l’entrée de Domodossola, de fausses et ornementales maisons, peintes sur de pauvres bâtisses, ainsi que serait l’entrée trompeuse d’une ville qui n’existerait pas.

Et des maisons, de toutes parts, ouvertes au ciel bleu par de petits balcons aériens, offrant les plus charmants modèles de la serrurerie du dix-huitième siècle : cet art en faveur chez les jésuites. Et dans l’intérieur de ces maisons jouant au palazzo, des fonds de cours

  1. Le voyage, commencé le 6 novembre 1855, prenait sa fin dans les premiers jours de mai 1856.