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PRÉFACE



Dans l’automne de 1855, à ce moment de la vie, où nous étions presque à notre début littéraire, mon frère et moi, partions pour l’Italie, dans l’intention de trouver sur cette terre inspiratrice, les éléments d’un livre.

Or, à la première ville italienne, à Domodossola, nous achetions un carnet de papeterie primitive, relié en parchemin blanc, et qu’entourait, comme fermeture, une petite lanière de cuir, semblable à la queue de rat d’une tabatière, — un carnet, comme en ont les marchands de chevaux de la Lorraine — et sur ce carnet, tour à tour, nous jetions, en notes, tout ce qui nous tombait sous les yeux : aussi bien la description d’une fromagerie de parmesan, que de la boucle de cheveux