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L’ABBAYE DE MOZAT.

parole sa grâce, la force son exercice et la faiblesse son soutien ; et toutefois Benoît l’appelle un commencement pour nous nourrir toujours dans la crainte. »

Nous avons donné, dans les paragraphes précédents, les principales dispositions de cette règle sévère et en même temps les importantes modifications que le temps et les mœurs y avaient successivement apportées. Le relâchement dans les habitudes monastiques se fit sentir à différentes époques et suscita de nombreux réformateurs. Parmi eux, le plus célèbre est sans contredit saint Benoît d’Aniane, qui vint lui-même ramener à l’observance régulière les religieux d’une abbaye voisine de Mozat, d’un antique monastère auquel Mozat était lié par une communauté d’intérêts, par des rapports journaliers, par des associations de prières.

L’abbaye de Menat, fondée dès le Ve siècle, avait reçu en 699 la règle de saint Benoît, de son restaurateur saint Menélée. Comme presque toutes les communautés religieuses à cette époque, elle tomba dans l’indiscipline, conséquence des temps de division et de guerre où les invasions et les luttes intestines contraignaient les moines à appeler au milieu d’eux des hommes d’armes, des routiers dont les mœurs introduisaient dans les cloîtres de pernicieux exemples.

En 814, Louis-le-Débonnaire confia la réforme des ordres religieux dans son royaume à saint Benoît d’Aniane et lui recommanda plus particulièrement l’abbaye de