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L’ABBAYE DE MOZAT.

Quant aux fautes graves, l’abbé seul pouvait en ordonner la répression. Les peines employées étaient : le jeûne et même la privation absolue de nourriture pendant un certain temps, la séquestration dans la prison du monastère, enfin la fustigation, soit dans la cellule de l’abbé, soit en plein chapitre. Cette dernière punition était la plus employée, elle était entrée dans les mœurs monacales ; écoliers, oblats, novices et moines se courbaient également sous les verges du chantre, du prieur ou de l’abbé.

Lorsque tous les moyens de correction avaient été vainement employés contre un frère récalcitrant, on le chassait honteusement du monastère, et son expulsion devenait aux yeux du monde une tâche indélébile, une marque d’infamie.

A ces modes généraux de répression, indiqués dans la règle et pratiqués dans toutes les Maisons de l’Ordre, il en était aussi de particuliers à chaque monastère. Dans les premiers siècles, l’agriculture était en honneur et chaque cénobite se livrait au travail des champs ; c’était un moyen moralisateur des plus sûrs, c’était en même temps une source de prospérité pour les provinces. Peu à peu cependant, on laissa tomber en désuétude cette essentielle prescription du fondateur, à tel point que l’on en vint à imposer le travail agricole comme une mesure disciplinaire.

Il y avait, presqu’aux portes de Riom, une petite chapelle qu’Etienne, évêque de Clermont, délaissa à son