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L’ABBAYE DE MOZAT.

les bonnes traditions, l’amour de la règle et la tranquillité dont elle avait si longtemps joui. Tout rentra dans l’ordre, et ce fut probablement à cette prompte soumission que l’abbaye dut un privilége nouveau du roi saint Louis (1269). La pieuse influence de Cluny se fit immédiatement sentir dans ses études, dans ses fondations religieuses, dans tous ses actes. Ce fut pour elle comme une sorte de réforme salutaire qui la dirigea durant trois siècles encore dans des conditions de prudence et de prospérité que d’autres maisons voisines n’eurent pas la sagesse de savoir conserver.

A Vergy succéda une longue série de prélats, administrateurs laborieux, tous dévoués à leur monastère. L’un fit construire une chapelle, l’autre légua la plus grande part de son patrimoine à l’abbaye ; celui-ci augmenta les biens des prieurés, celui-là établit des associations de prières entre ses moines et ceux d’autres maisons religieuses de la même famille. A peine leur nom est-il prononcé dans l’obituaire du couvent, mais qu’importe aujourd’hui ? N’ont-ils pas été plus fidèles à la règle du fondateur, en suivant cette voie silencieuse et régulière, que s’ils se fussent laissé égarer par l’orgueil, comme Pierre Ier ou Pierre V ?