Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
51
L’ABBAYE DE MOZAT.

Le clergé de la province se souleva à la nouvelle de ces spoliations sacriléges et il envoya ses doléances au roi de France. Philippe-Auguste promit protection à l’abbaye de Mozat, qui depuis longues années était placée sous la sauvegarde royale ; il voulait même venir immédiatement en Auvergne, car il tenait à cœur de châtier le comte Guy dont il avait eu plus d’une fois à subir les agressions ; mais comme il préparait une expédition contre l’Angleterre, il se vit forcé de différer ses projets de vengeance et se contenta de mander le comte Guy à sa cour. Celui-ci ne daigna même pas répondre et refusa les réparations qu’on lui demandait.

Philippe-Auguste envoya alors en Auvergne une armée considérable sous la conduite de Guy de Dampierre et de Renaud, archevêque de Lyon, comte du Forez et légat apostolique.

Le comte Guy commença lui-même les hostilités, et pendant trois années tint en échec les troupes royales. Il fut enfin accablé par le nombre ; l’ennemi lui enleva toutes ses forteresses, qui étaient au nombre de cent vingt ; Tournoël, Nonette et Riom, qui avaient été ses derniers refuges, furent pris après une défense désespérée et son fils lui-même tomba entre les mains des troupes royales. Le comte Guy cessa de combattre, mais refusa de se rendre et parvint à gagner la terre de Combrailles, où il mourut en 1224.

Il semble que l’institut monastique eût dû être enseveli sous tant de ruines successives ; loin de là, il