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L’ABBAYE DE MOZAT.

décisions et par les hautes vertus dont ses abbés offraient toujours l’exemple. Chez elle, la discipline demeurait inflexible ; son habileté dans la direction générale de ses affaires temporelles la faisait constamment choisir pour arbitre. Jalouse d’éviter les conflits et d’entretenir la bonne harmonie dans tous les couvents de sa dépendance, elle appelait à elle les religieux considérables par leur mérite et choisissait en retour dans son sein ceux auxquels elle réservait les abbayes et les grands prieurés dans le but de se concilier partout des dévouements. — Quand, une première fois, l’évêque de Clermont crut devoir placer sous sa juridiction le prieuré de Sauxillanges, Etienne Ier, abbé de Mozat, fut des plus empressés à approuver cette mesure et vint apposer sa signature au bas de l’acte authentique. — Après la concession de 1095, saint Hugues, abbé de Cluny, choisit le fils du comte Rodolphe, Eustache de Guignes, pour assurer le succès de la réforme nouvelle, et cet abbé sut s’acquitter si heureusement de sa délicate mission, que le pape Urbain II lui adressa de Plaisance une bulle par laquelle il attribuait au monastère de Mozat, Sancti Stremonii de Mauziaco[1], le premier rang parmi ceux de la dépendance de Cluny. — À Eustache de Guignes succéda, en 1102, Hugues de Semur, neveu de saint Hugues et envoyé également par lui pour consolider à Mozat l’influence de la Maison suzeraine. — Enfin, et pour mettre le sceau à cette union nécessaire, l’illustre Pierre-le-Vénérable, de la famille auvergnate des Montboissier, jugea encore utile de donner pour

  1. Note Wikisource : « Saint-Austremoine de Mozat ».