lieu de s’entourer des grands de sa cour, vint modestement prendre place parmi les religieux de Mozat. Revêtu de ses habits royaux, mais la tête et les pieds nus malgré la rigueur de la saison, il tint à honneur de porter sur ses épaules les restes vénérés du premier apôtre de l’Auvergne, qu’il fit déposer dans un sarcophage scellé de son propre sceau.
Calminius et Pépin, qui cependant n’auraient pas dû être placés sur la même ligne, moins encore compris dans un égal sentiment de reconnaissance, reçurent l’un et l’autre dans les annales du couvent le titre de fondateurs, et leur mémoire fut toujours révérée par les moines. Avant la Révolution, on voyait encore dans le chœur deux vieilles peintures destinées à perpétuer ce souvenir. Sur l’une d’elles était figuré saint Calmin en habit de duc, et au-dessous on lisait cette légende : Calminius, Senator Romanorum, et dux Aquitaniæ, hujus monasterii fundator, regnante Joanne papa secundo[1]. Sur l’autre, on voyait Pépin revêtu de ses habits royaux, avec cette inscription : Pipinus, magni Caroli genitor, rex hujus nominis tertius, postea Mauziaci restaurator[2].