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L’ABBAYE DE MOZAT.

bâti et qui paraît être d’une origine très-reculée, au témoignage de Grégoire de Tours.

Calminius avait fait un voyage à Rome pour obtenir, suivant l’usage du temps et les lois de l’Eglise, la consécration du monastère de Carmery ; au retour, il s’était arrêté aux îles de Lerins et avait passé plusieurs mois dans la célèbre abbaye fondée par saint Honorat. Il s’était épris d’admiration pour la règle bénédictine, si fortement constituée sur le triple principe de la pauvreté, de l’obéissance et du travail. À sa demande, l’abbé lui permit d’emmener quelques religieux, qui ne l’abandonnèrent jamais dans ses entreprises. Grâce à leur aide, il parvint à établir dans ses couvents la stricte observance des statuts de saint Benoît.

Après avoir construit Mozat, Calminius résolut de retourner auprès du souverain Pontife à l’effet d’obtenir, comme pour sa fondation du Velay, le pouvoir de consacrer son nouveau monastère et le don de quelques-unes de ces précieuses reliques extraites des catacombes, et dont la possession assurait un si merveilleux prestige aux églises. Il quitta donc ses religieux et se mit en chemin, sans aucun cortége, pour accomplir ce pénible voyage. Etant heureusement arrivé à Rome, il alla trouver le Pape et lui exprima humblement son désir. Celui-ci, gagné par une demande si chrétienne, lui donna une partie des ossements de la tête de saint Pierre avec des reliques d’autres martyrs, puis il le renvoya comblé de ses bénédictions.